Hypnose : une pratique de plus en plus présente, mais toujours débattue

L’hypnose continue de se diffuser dans le monde médical : hôpitaux, maternités, cabinets dentaires… La technique s’installe doucement dans le quotidien des soins. Une femme raconte avoir donné naissance sans ressentir de douleur, simplement en utilisant des exercices d’auto-hypnose. Une autre témoigne d’avoir arrêté de fumer en une seule séance. Un patient se dit enfin débarrassé de ses douleurs intestinales récurrentes, notamment ses troubles du côlon irritable, après plusieurs rencontres avec son hypnothérapeute.

Désormais, on propose l’hypnose pour apaiser la douleur, diminuer les médicaments lors d’opérations, gérer l’anxiété, ou encore pour se préparer mentalement avant une intervention. Toutefois, cette méthode reste sous surveillance. Les cursus de formation en hypnose sont nombreux mais inégaux, et le titre de praticien en hypnose n’a pas de reconnaissance officielle, créant des disparités importantes entre professionnels.

L’analyse approfondie des experts de l’Inserm

Pour trancher sur ses effets réels, la Direction générale de la santé a mandaté une équipe de l’Inserm : Juliette Gueguen, Caroline Barry, Christine Hassler et Bruno Falissard, chercheurs du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (INSERM, UPS, UVSQ).

Leur travail a été rigoureux : ils se sont concentrés uniquement sur les essais cliniques contrôlés randomisés, le standard scientifique le plus élevé. « Nous n’avons retenu que les plus grosses études avec des statistiques exploitables et scientifiquement valables », précise Juliette Gueguen dans Cerveau & Psycho.

Les chercheurs ont épluché six revues Cochrane regroupant une trentaine d’essais, ainsi que 16 études supplémentaires avec au moins 100 participants. Ils ont également intégré 17 études consacrées à l’EMDR (désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires), une technique voisine utilisée en psychothérapie.

Des effets confirmés dans certains domaines

Leurs conclusions sont nettes : l’hypnose s’avère efficace dans des indications bien précises. Elle est reconnue pour apaiser les symptômes du syndrome du côlon irritable et pour réduire les doses d’antalgiques et de sédatifs lors d’actes médicaux tels que les extractions dentaires, les biopsies ou les interruptions volontaires de grossesse.

L’EMDR, quant à elle, montre des résultats positifs pour traiter le stress post-traumatique chez l’adulte, au même titre que les thérapies cognitivo-comportementales centrées sur le trauma. Ces approches sont d’ailleurs conseillées en première intention pour ces troubles.

Autre point important : ni l’hypnose ni l’EMDR ne présentent de risque significatif. Aucune complication grave n’a été rapportée dans les essais analysés. De quoi rassurer ceux qui envisagent ces solutions comme compléments aux traitements classiques.

 

hypnose et science

Des bénéfices ailleurs ? Pas encore démontrés

Pour les autres usages de l’hypnose, en revanche, les résultats restent décevants. Aucune validation ferme n’a été apportée. Aucune donnée solide ne permet aujourd’hui de confirmer que l’hypnose fonctionne pour la majorité de ses emplois courants : accouchement sans douleur, traitement de la dépression, arrêt du tabac, gestion des phobies, soins dentaires, ou troubles comme la schizophrénie… Pourtant, plusieurs recherches menées sur des petits groupes de participants, ainsi que les témoignages nombreux des patients et des soignants, tendent à suggérer l’inverse. Il faut dire que ces approches dites complémentaires prennent une place croissante dans la pratique médicale moderne.

Mais où réside le problème ? Il est peut-être d’ordre méthodologique. Les protocoles classiques des essais cliniques ne prennent pas en considération l’expérience émotionnelle vécue par les patients, un aspect qui échappe aux outils d’évaluation scientifique actuels, quelles que soient les échelles employées. « Les essais randomisés ne me semblent plus adaptés à toutes les pratiques médicales. Ne faudrait-il pas ajouter une dimension sociale et humaine à l’évaluation des soins ? Ne devrait-on pas demander aux gens comment ils se sentent ? », s’interroge Bruno Falissard. Au fond, vaut-il mieux administrer à un patient de fortes doses d’anxiolytiques et d’antidépresseurs, ou lui proposer deux séances hebdomadaires d’hypnose ? Si la personne rapporte un soulagement similaire, pourquoi persiste-t-on à rembourser les médicaments, alors que l’hypnothérapie reste exclue du remboursement ? Falissard conclut avec cette question provocante : « La médecine, c’est répondre à une plainte. Si la plainte a disparu, n’a-t-on pas fait le job ? » Le débat est donc loin d’être clos.

 

Source : Cerveau & Psycho

Présentation de Florence Massin et David Buffault

Florence Massin et David Buffault sont hypnothérapeutes à Enghien-les-Bains depuis 2008.

Dans leur cabinet à l’ambiance apaisante situé dans le Val-d’Oise, ils accueillent chaque personne avec une attention sincère et une écoute bienveillante. Leur parcours riche en expériences et en formations, notamment en hypnose Ericksonienne, hypnose humaniste, bioénergie, PNL et autres approches complémentaires, leur permet d’adapter leur accompagnement aux besoins spécifiques de chacun. Ils interviennent dans de nombreux domaines, tels que la gestion des émotions, le développement personnel, les difficultés relationnelles, et bien d’autres enjeux du quotidien.